C’est en janvier 2007 que nous avons découvert la
trace noire. Cinq ans après la catastrophe ! Un comble
pour l’auteur d’un livre particulièrement documenté sur
AZF. La raison en est très simple : seules quatre ou cinq
personnes en connaissaient l’existence. Et elles l’avaient
oubliée. Les trois juges d’instructions qui ont planché sur
le dossier n’en ont jamais rien su. Les policiers et les
experts officiels qui ont longuement arpenté la scène de
crime dans tous les sens ne l’ont jamais vu. Les
journalistes de tous horizons, venus inspecter coins et
recoins, l’ont ignorée.
Pourtant cette trace noire est tangible. Et on ne peut pas
dire qu’elle soit discrète. Elle est imposante. Par ses
dimensions d’abord. Près de cent mètres de long. Trois ou
quatre mètres de larges. Et une trentaine de centimètres de
profondeur qui l’incruste profondément dans le sol. Par sa
couleur aussi. Brune, noirâtre. Une teinte qui tranche
fortement avec le reste du terrain. Et qui lui a donné son
nom. Par sa position enfin. Sortant du cratère. Certains
diront pénétrant dans le cratère.
Mais la trace noire on ne la voit pas. On l’oublie. Elle
dérange. Est-elle la solution. Le mobile du crime ? Ou
plutôt son instrument : l’empreinte figée dans le sol du
foudre de Jupiter.
Ce n’est que le lendemain matin, le vingt-deux
septembre à neuf heures, que les policiers vont pénétrer
dans l’usine pour enquêter. La
trace noire, ils ne l’ont pas vue. Et pour cause : la trace
noire n’est plus là. Elle a été
effacée. Purement et simplement éliminée. Par un ouvrier de Cassin TP sur ordre du colonel des pompiers Donin. Elle mesurait
pourtant 80 mètres de long sur 3 à 4 mètres de large et une
trentaine de centimètres de profondeur.
De tous les mystères que nous avons rencontrés en cette
affaire AZF, l’arcane majeur de la trace noire est, de loin,
le plus étonnant. Et concernant la recherche de la vérité, le
plus excitant. Pas moins de quatre ingénieurs et un
normalien ont planché dessus sans relâche. Nous-même y
avons consacré près de deux ans.
Nous avons longuement travaillé sur ce sillon brun. Nous l’avons retrouvé sur un film et des photos pris à partir d’ hélicoptères. Nous avons soumis les photos à la question des logiciels spécialisés. Nous avons procédé à l’orthorectification des clichés. C’est-à-dire à sa projection cartographique à l’échelle, en repère orthonormé, selon des axes nord sud et est ouest. Pendant près de deux ans nous avons travaillé sur cette trace évanescente. Chaque fois prêt à renoncer. Seulement aiguillonné par la volonté de résister à ceux qui avaient voulu nous la cacher. Car, si, tel un bâtard, on nous en avait tu l’existence, c’est que son importance devait être fondamentale. (Lire la suite dans notre livre : AZF, ENQUETE SECRETE)
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